Angela Behelle, la plume de l’érotisme

Elle se cache derrière un pseudonyme, pour « préserver sa famille ». L’Auchelloise Angela Behelle se fait moins discrète dans les tops des ventes sur Internet avec ses ouvrages érotiques. Rencontre avec une écrivaine pas comme les autres.
Pouvez-vous revenir sur votre jeunesse et les souvenirs que vous pouvez avoir de l’Artois ? J’ai vécu une enfance heureuse et assez insouciante. En quittant ma région, je me suis rendu vraiment compte de ce qu’on appelle « la chaleur des gens du Nord ». Cette spontanéité ne se retrouve pas ailleurs de la même façon, sauf quand, par hasard, vous rencontrez un nordiste exilé. On échange trois mots en chti, on a subitement envie de revoir la mer et de manger un moules-frites en buvant une bière.
Comment est née cette passion pour l’écriture et la lecture ? La lecture a toujours été mon loisir préféré. Quant à l’écriture, je me souviens avoir rempli quelques cahiers de mes petites histoires. C’est venu comme ça.
Quels ont été vos premiers écrits ? Ceux de mon enfance étaient déjà des romances, je ne me suis jamais sentie capable d’imaginer un roman policier même si j’en ai dévoré en tant que lectrice. Quelqu’un qui m’a dit un jour que je n’avais qu’à oser l’érotisme. J’ai tiqué au début, puis j’ai fait un essai qui m’a définitivement convaincue. N’étant pas une fervente lectrice de romans érotiques moi-même, j’ai écrit de la manière qui m’a semblé naturelle et qui représentait le mieux ce que moi, j’aurais aimé trouvé dans un livre de ce genre. J’ai donc banni la vulgarité, certains termes trop crus et j’ai essayé de construire une véritable histoire autour de mon idée de base. Le sexe pour le sexe n’a pas beaucoup d’intérêt pour moi.
Votre « Société » se décline en plusieurs tomes. Mais que représente-t-elle réellement ? La série comptera dix tomes. L’idée de la Société m’est venue en lisant un article du Nouvel Observateur en 2003 sur les habitudes libertines de certaines personnalités. J’ai gardé en mémoire cet article et, petit à petit, le concept d’une organisation clandestine qui fournirait le plaisir sous toutes ses formes à ses membres éminents a germé dans mon imagination. La Société est le fil rouge de cette série. Chaque tome en présente un nouveau membre, une facette inconnue, un mode de fonctionnement.
Quel regard avez-vous sur votre réussite ? Le mot « réussite » est encore un peu grand pour moi. Je regarde tout ça avec pas mal d’étonnement. J’ai envoyé mon manuscrit aux éditions La Bourdonnaye sans vraiment y croire, et quand je vois l’engouement pour la littérature érotique aujourd’hui, je me dis surtout que j’ai beaucoup de chance.
Propos recueillis par Gauthier HÉNON